La
grande manifestation qui a rassemblé, selon les estimations, entre 150.000 et
350.000 personnes pour protester contre l’indépendance du Kosovo, jeudi dernier
à Belgrade, donne lieu à des lectures des évènements pour le moins discordantes.
Politika,
le quotidien serbe de référence, qui a aussi été l’instrument
de communication de Milosevic pendant la décennie 1990, avant de s’en
distancier à partir de 2000, affirme que : "Le Kosovo n'est pas seulement un mythe ou
de l'histoire ancienne pour la Serbie, mais aussi son avenir. Et c'est ce
message que les manifestants ont adressé non seulement au monde mais aussi à
tous les habitants serbes du Kosovo"
Le son de cloche est totalement différent en ce qui
concerne le très pro-européen Danas, qui insiste sur les débordements qui ont eu lieu en marge et
après la manifestation, n’y voyant que l’expression de hooligan haineux, "Des sauvages au centre de Belgrade".
Et d’estimer que la Serbie a trop à perdre pour se battre pour le Kosovo et doit
en faire son deuil car "C'est une
guerre qui ne se gagne pas."