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Kosova ou Kosovo?
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23 février 2008

Le grand jeu international et le petit Kosovo

Vladimir Poutine a profité d’un sommet informel de la Communauté des Etats indépendants, à Moscou, pour évoquer la question kosovare et menacer les Occidentaux. Désormais, la Russie ne s’interdit plus le recours à la force.

"Le précédent du Kosovo est un précédent horrible. De facto, il fait voler en éclats tout le système des relations internationales existant, pas seulement depuis plusieurs dizaines d'années, mais depuis des centaines d'années", a fustigé le Président russe.

Ne leur pardonnez pas, car ils ne savent pas ce qu’ils font...

"Ils ne pensent pas aux conséquences de ce qu'ils font. Au final, c'est comme un bâton à deux extrémités, et l'une des extrémités va un jour leur revenir dans la gueule", a-t-il ajouté, s’adressant plus aux "Occidentaux” qu’aux Loukachenko and co. présents.

"Si l'Union européenne adopte une position unie (sur la reconnaissance du Kosovo, ndlr) ou si l'Otan dépasse son mandat au Kosovo, ces organisations vont défier l'ONU et nous allons alors nous aussi partir du fait que nous devons utiliser une force brutale qu'on appelle une force armée, pour qu'on nous respecte", a menacé le représentant russe à l’Otan, Dmitri Rogozine. "Une évolution dramatique dans les discussions entre la Russie et l'Otan est possible", a-t-il ajouté.

Quelles seront les "conséquences imprévisibles" évoquées par Poutine?

Jusqu’où les Russes sont-ils prêt à aller? Se sentent-ils réellement blessé par l’Occident? Se sentent-ils vraiment concernés par le sort du peuple serbe et du Kosovo ? Le Kosovo n’est-il qu’un outil pour renforcer leur position internationale? On a sans doute affaire ici à un mélange de cynisme froid et de sincères ressentiments.

"Les Russes ont une politique assez cynique. [...] Ils ne font rien pour aider les Kosovars" a rétorqué la diplomatie américaine au discours de Poutine, par la voix de Burns, numéro trois du département d’Etat. 

Par dessus le point de cristallisation des relations Russo-américaines qu’est le Kosovo, les deux géants se jaugent et menacent. Un premier paroxysme avait été atteint suite au bombardement "accidentel” de l’ambassade de Chine à Belgrade, par l’Otan, en 1999, lorsque le président Eltsine avait rappelé aux Etats-Unis qu’eux aussi possédaient la bombe...

Cette petite région est dépassée par les enjeux internationaux qui s’y jouent. Il se pourrait que les Serbes comme les Albanais ne se fassent déposséder de "leur conflit” et ne se retrouvent prisonniers d’un jeu qui les dépasse : Le Kosovo réduit à 51è Etat américain au sein de l’Europe, et la Serbie réduite à une petite Russie à l’avenir européen renoncé.

"Tout a commencé au Kosovo et tout y finira", a-t-on coutume de dire concernant les guerres des Balkans. Et si vraiment TOUT finissait au Kosovo ?

Avec Ria Novosti et Interfax

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